Ufano, Diego, Artillerie, ou vraye instrvction de l' artillerie et de ses appartenances : contenant une declaration de tout ce qui est de l' office du General d' icelle, tant en un siege qu' en un lieu assiegé; Item des batteries, contre-batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes fortes de machines requises au train

Page concordance

< >
Scan Original
251
252 119
253 120
254 121
255 122
256 123
257 124
258 125
259 126
260
261
262
263
264
265
266 127
267 128
268
269
270
271
272
273 129
274 130
275 131
276 132
277
278
279
280
< >
page |< < (132) of 308 > >|
276132Troiſiéme Traicté iuſtement: le quart d’en haut ſoit amoindry, d’autant que l’eſpoiſſeur du papier puiſſe en-
trer entre-deux, &
repoſer égallement ſur l’eſpoiſſeur d’embas.
Et en cette eſpoiſſeur d’embas il y aura vn petit pertuis, ſur lequel reſpondra vn autre
du bord d’embas du moule, pour y paſſant vn clou ou fil de fer aſſez gros, affermir le pied
&
le moule enſemble, comme on voit en A, E.
Le tampon formé ſur le papier, doit eſtre en meſme longueur que le moule, mais non
plus gros que l’ame de la fuſée, ayant la manche en eſpoiſſeur conuenable pour remplir la
main quand on l’enuironne en tournant dudit papier.
L’autre M, eſt celuy duquel on en-
taſſe la poudre, doit eſtre d’vn tour de papier plus menu, &
quelque peu plus long que le
precedent, afin qu’a l’aiſe il puiſſe entrer &
ſortir par ladite fuſée, auec le manche à teſte
ronde, ſur laquelle on donne les coups du marteau, pour, comme dit eſt, entaſſer la pou-
dre ou la mixtion qu’on met peu à peu en la fuſée.
La fuſée N, faite, aura 10. calibres de ſa
bouche, les 9.
de poudre, & le dixiéme pour les ligatures d’embas & d’enhaut. LeBaren O,
n’aura la pointe plus longue que le tiers de la fuſée, duquel on voit la figure, la forme &
la
proportion.
Combien qu’aucuns la tiennent en la culatte du moule, faiſant leur fuſée ſur
iceluy.
Mais la façon en eſt incertaine, & ne reüſſira, ſi ce n’eſt vn bon maiſtre qui s’y em-
ploye:
& de fait, il n’y en a point quien vſent, ſinon ceux qui en ont vne longue pratique,
&
leſquels y ſont fort adroits.
La mixtion de la poudre, ſoit pour petit ou pour grand nombre, ſe fera de quatre par-
ties de poudre fine &
bien ſeiche, & vne partie de charbon de ſaule ou de tilier, ou d’autre
bois doux &
friable, le tout bien moulu chacun à part, & paſſé par l’eſtamine deux fois, &
puis bien meſlé enſemble.
Et ce qui ſe dit des quatre parties, ne ſe doit entendre de poids,
mais de meſure;
de ſorte que pour quatre cueillers de poudre on en prenne vne de char-
bon:
Car ſi on y alloit au poids, le charbon eſtant beaucoup plus leger que la poudre paſ-
ſeroit la proportion requiſe Et eſt groſſe, on y mettra pour quatre cueilliers
vne demie de charbon.
Si on fait les fuſées pour compoſer roües artiſicielles, on y meſlera vn peu de ſalpetre,
pource qu’il fait ietter la flamme plus viue &
gaillardement. Et les fuſées qui ſe font auec
plus grand ſoing, ſont celles qu’on fait cheminer par vne corde, ou pour conduire vn dra-
gon d’vne part ou d’autre, oùily faut du ſoing, afin qu’ils ne defaillent, car le canonnier
ou le maiſtre en auroient de la honte.
Dont pour en eſtre aſſeuré, il faut eſprouuer la mix-
tion en vne ou deux fuſées, pour en cognoiſtre la force.
La corde pour les lier doit eſtre la
plus fine &
plus forte qu’il pourra recouurer, en ayant touſiours à la main de diuerſes groſ-
ſeurs, ſelon la diuerſité des fuſées qu’il voudra faire.
Cy apres nous monſtrerons quelques
ſortes de machines, qu’on arme pour faire des ſalues, aduertiſſant l’amateur de telles
gentilleſſes, que lors qu’il voudra planter pluſieurs ſemblables machines ioyeuſes tant à
l’ouye qu’à la veuë, qu’illes ſepare en ſorte qu’il y aye de diſtance de l’vne à l’autre quinze
ou vingt pas communs, pour euiter le danger que de l’vne le feu ne prenne à l’autre deuant
le temps, &
que la feſte en ſoit confuſe, auec l’ennuy tant des aſsiſtans que du maiſtre meſ-
me:
ayant eſgard que les arbres ou perches ſur leſquels il les plantera ſoient de meſme
hauteur, peintes de diuerſes couleurs, &
ornées de leurs banderoles de taffetas. Et ſi la feſte
ſe fait de nuict, il les mette en œuure au coucher du Soleil, afin que la poudre ne ſe ſeiche
par la chaleur du Soleil, &
en ſoit l’operation trop ſubite & furieuſe, donnant plus de faſ-
cherie que de contentement.
En fin qu’au lieu par lequel il veut commencer à faire ioüer
ſa machine, il y attache vne bonne meſche bien couuerte de papier.

Text layer

  • Dictionary

Text normalization

  • Original

Search


  • Exact
  • All forms
  • Fulltext index
  • Morphological index