Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

List of thumbnails

< >
281
281
282
282 (83)
283
283 (84)
284
284 (85)
285
285 (86)
286
286 (87)
287
287 (88)
288
288 (89)
289
289 (90)
290
290 (91)
< >
page |< < (85) of 695 > >|
28485LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX. en les mêlant avec des lits de faſcinage que je ne voudrois pourtant
employer qu’à la derniere extrêmité quand on a des terres boüeu-
ſes ou ſabloneuſes qui n’ont point de cervelle, encore ne devroit-
on s’en ſervir que lorſqu’on fait des ouvrages qui ne ſont revêtus
que de gaſons;
car pour ceux qui ſont ſoûtenus par une bonne mu-
raille, je croi qu’avec un peu de précaution on pourroit s’en paſſer:
leur deffaut eſt qu’étant nouvellement poſées elles empêchent par
leur reſſort qu’on puiſſe battre les terres auſſi ſolidement qu’on le
feroit s’il n’y en avoit point, &
que venant à ſe pourrir au bout d’un
certain tems elles laiſſent beaucoup de vuide, ce qui fait que les
terres s’affaiſſent tout denouveau &
ſe réduiſent à unehauteur beau-
coup au-deſſous de celle qui avoit été reglée par les profils.
Pour ſe paſſer de faſcines dans la conſtruction des Ouvrages re-
vêtus, je voudrois que les remblais ſuiviſſent exactement le progrés
de la Maçonnerie, s’il s’agit d’un ouvrage qui ait pluſieurs côtés,
après avoir élevé la Maçonnerie d’une face de Baſtion, par exem-
ple à une certaine hauteur qui ſera ſi l’on veut de deux pieds, les
Maçons la quitteront pour aller faire une pareille levée à l’autre
face ou au flanc voiſin, &
les Terraſſiers viendront s’emparer de
celle qui eſt vacante pour faire les remblais à la hauteur où ſe trouve
la Maçonnerie, obſervant de bien battre les terres lit par lit de 8
pouces en 8 pouces, toûjours réduites à 6, enſuite les Maçons re-
viendront à la partie qu’ils avoient abandonnée pour y faire une
deuxiéme levée de deux pieds, tandis que les Terraſſiers occupe-
ront celle que viennent de quitter les Maçons, deſorte que pour
bien faire il faut que les Maçons &
les Terraſſiers ſe ſuccedent al-
ternativement.
De cette conduite, il arrivera deux choſes également
avantageuſes;
la premiere, c’eſt que les Maçons auront toûjours un
emplacement commode pour y travailler à leur aiſe, par conſequent
feront un meilleur ouvrage;
la ſeconde c’eſt qu’en jettant ſur les
terres nouvellement battuës, les materiaux qu’ils doivent employer
à leur nouvelle levée, &
les piétinemens continuels de tous ceux
qui ſeront employés à la Maçonnerie, battront les terres incom-
parablement mieux qu’elles ne l’avoient été d’abord;
ce qui leur fera
prendre tout l’affaiſſement auquel elle ne ſeroient arrivées que long-
tems après l’ouvrage achevé.
Ce qui demande encore beaucoup d’attention dans la conſtruc-
tion des ouvrages de terraſſe, ce ſont les revêtemens de placage
ou de gaſon.
Le placage ſe fait avec de la terre noire non pierreuſe,
qui ne doit être, ni trop graſſe, ni trop maigre, mais participante
des deux, afin qu’elle ne ſe fende ni ne ſe renfle point après qu’elle

Text layer

  • Dictionary

Text normalization

  • Original

Search


  • Exact
  • All forms
  • Fulltext index
  • Morphological index