Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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34440LA SCIENCE DES INGENIEURS, imaginé pour fermer les Portes des Villes, j’ai cherché ſi je ne trou-
verois
pas quelque moyen plus ſimple que ceux que je viens de rap-
porter
:
car, à mon ſens, ce n’eſt point aſſés de faire la deſcription
des
choſes qui ſont en uſage;
ceux qui ſe mêlent d’écrire ſont
dans
une eſpece d’obligation de travailler à les perfectionner:
au-
trement
, les arts ne font point de progrés;
les livres ſe multiplient,
ſans
que ceux qui les liſent en deviennent plus éclairés.
Pour enten-
dre
parfaitement le Pont que j’ai imaginé, il eſt à propos que j’ex-
poſe
le raiſonnement que je me ſuis fait à moi-même:
le voici.
L’on ſupoſe que AB eſt un levier ſans peſanteur, dans le milieu
11Voyez la
Figure
qui
eſt
au bas
de
la Plan-
che
20.
duquel on a ſuſpendu un poids D, qu’on regardera comme réu-
ni
au point C;
qu’une des extrêmités B peut tourner au tour d’un
point
fixe;
qu’à l’autre extrémité A, l’on a attaché une corde, qui
va
paſſer ſur deux poulies E &
F, pour ſoutenir un poids G, qui
eſt
en équilibre avec celui du levier;
enfin, que la verticale BE, eſt
égale
à la longueur BA.
Pour que le poids G ſoit en équilibre avec celui qui répond au
point
C, il faut, ſelon les principes de la mécanique, que la pé-
ſanteur
de l’un ſoit à celle de l’autre dans la raiſon réciproque
des
perpendiculalres, tirées du point d’apui B, ſur les lignes de di-
rection
AE &
CD, ainſi le poids G doit être au poids C, comme
BC
eſt à BI, c’eſt-à-dire, comme le côté d’un quarré eſt à ſa dia-
gonalle
, par conſequent l’on pourra, quand on le jugera à propos,
à
la place des poids G &
C, prendre les lignes BC & BI, puis qu’el-
les
ſont dans le même raport.
Or ſi l’on donnoit au levier AB une
ſituation
oblique KB, il eſt conſtant que l’équilibre ſeroit rom-
pu
, puiſque le poids D, n’agiſſant plus ſelon une direction perpen-
diculaire
au levier KB, ne fera pas tant d’effort qu’auparavant,
pour
contrebalancer l’action du poids G, c’eſt pourquoi ce der-
nier
deſcendra le long de la verticale FH avec précipitation, tant
que
le point K ſoit parvenu en E, ce qui ne peut arriver autre-
ment
, à moins que le poids G en deſcendant ne rencontre des
obſtacles
qui diminuent l’action de ſa peſanteur abſoluë:
ſi ces obſ-
tacles
étoient cauſés par des plans inclinés, dont les differentes
inclinaiſons
fuſſent proportionnées aux ſinus des angles, comme
MLB
qui deviennent toûjours plus petits, à meſure que le levier
approcbe
de la verticale, il eſt certain que ces plans inclinés
cauſeront
l’équilibre du poids D avec le poids G, dans quelque
ſituation
que ſoit le levier;
mais, pour que cela arrive, il faut que
les
plans changent à tout moment, &
que chacun en particulier
comprene
un eſpace infiniment petit, d’où il s’enſuit qu’ils forme-

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