Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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36044LA SCIENCE DES INGENIEURS, Car l’on doit concevoir que derriere les tableaux de la Porte, on
a ménagé des fentes dans la maçonnerie pour y placer les poulies,
afin que la chaîne, qui doit donner le mouvement au Pont, puiſſe
aller &
venir librement; c’eſt pourquoi l’on ſupoſe que cette chaîne
eſt ronde.
On remarquera auſſi que le chevet doit être plus long
que le Pont n’eſt large, afin que les chaines qui ſont à ſes extrêmi-
tés ſe trouvent vis-à-vis des poulies.
Si les poids de baſcule ſont en équilibre avec le Pont, il eſt cer-
tain que par la propriété de la Sinuſoide à quelque point qu’on vou-
dra du quart de cercle CR, le Pont reſtera toûjours immobile en
allant de C en R, ſans que les poids l’entraînent, puiſqu’ils demeu-
reront eux-mêmes en repos aux endroits des couliſſes où ils ſe trou-
veront, par conſéquent il ſuffira que l’on aide tant ſoit peu les
poids à vaincre le frotement pour que le Pont ſe lêve, ſans être
obligé d’employer une force conſidérable pour lui faire décrire le
quart de cercle CR, ce qui ſe fera d’un mouvement uniforme ſans
ébranlement ni ſecouſſe, de même quand on voudra le baiſſer, on
n’aura qu’à pouſſer le tablier pour le faire deſcendre, enſuite paſſer
deſſus pour l’aller arrêter ſur le dernier chevalet du Pont dormant
avec les verroux.
Comme mon deſſein n’eſt pas que l’on touche aux poids de baſ-
cule, par la difficulté qu’on auroit d’y atteindre, il n’y a pas de
moyen plus ſimple pour obliger ces poids de deſcendre, que d’ac-
crocher deux chaînes au Pont environ à 3 pieds en deça du chevet,
dont chacune ira paſſer ſur une poulie ſituée au milieu des tableaux
de la porte &
élevée de 9 pieds au-deſſus du rez-de-Chauſſée; de
ſorte que quand on voudra fermer la porte, il ſuffira qu’il y ait un
homme qui tire chaque chaîne pour lever le Pont, dont le mou-
vement eſt ſi naturel, qu’il ſeroit inutile d’en parler davantage:
ainſi
je paſſe à pluſieurs détails qu’il eſt neceſſaire d’expliquer, afin de
ſavoir comme on pourra connoître la peſanteur des poids de la
baſcule, leur groſſeur, la grandeur des couliſſes, &
les autres cir-
conſtances eſſentielles à l’intelligence de ce Pont.
La premiere choſe qu’il faut ſavoir, c’eſt qu’un pied cube de bois
de chêne péſe 60 liv.
& qu’un pied cube de fer en péſe 580; ainſi
examinant quelles ſont les dimenſions des piéces qui doivent com-
poſer la charpente du Pont, il ſera aiſé de connoître combien il y
entre de pieds cubes de bois, par conſéquent combien cette char-
pente doit péſer.
Si l’on fait le chevetplus long qu’à l’ordinaire, afin
que les chaînes qui doivent être attachées à ſes extrêmités ſe trou-
vent directement vis-à-vis les poulies, il faudra lui donner 14 pieds

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