560178Preludes de l’ Harmonie.&
plus riches en vertus, &
pour ſeparer
nos affections des choſes mortelles, &
periſſables, afin de les porter, & de les
attacher à l’ Immuable, & à l’Eternel,
& qu’il n’employe nulles diſſonances
dans le grand cõcert de toutesles crea-
tures, qui toutes chantent ſes loüan-
ges, chacune à ſa façon, que ce ne ſoit
pour rendre l’harmonie qui en reſulte,
plus charmante, & plus parfaite.
nos affections des choſes mortelles, &
periſſables, afin de les porter, & de les
attacher à l’ Immuable, & à l’Eternel,
& qu’il n’employe nulles diſſonances
dans le grand cõcert de toutesles crea-
tures, qui toutes chantent ſes loüan-
ges, chacune à ſa façon, que ce ne ſoit
pour rendre l’harmonie qui en reſulte,
plus charmante, & plus parfaite.
Or puis que les chordes qui ſeruent
aux diſſonances ne rõpent pas, & ſouf-
frent auec auſſi peu de contrainte d’en
eſtre le ſujet, comme font les chordes
qui ſeruent aux conſonances; & qu’el-
les ſemblent témoigner ce contente-
ment par leurs petits ſauts, & tremble-
mens, il eſt raiſonnable que tout hom-
me ſe ſouſmette tres- volõtiers, & auec
contentement à la conduite de la pro-
uidence Diuine, & qu’il reçoiue égale-
ment de ſa tres-iuſte main les diſſonan-
ces des aduerſitez, & des maladies, &
les conſonances des proſperitez, & de
la ſanté: ce qui eſt tres-ayſé à faire, ſi
l’on penetre plus auant dans le deſſein
de Dieu que ne fõt ceux qui cherchent
ſeulement les douceurs, & les
aux diſſonances ne rõpent pas, & ſouf-
frent auec auſſi peu de contrainte d’en
eſtre le ſujet, comme font les chordes
qui ſeruent aux conſonances; & qu’el-
les ſemblent témoigner ce contente-
ment par leurs petits ſauts, & tremble-
mens, il eſt raiſonnable que tout hom-
me ſe ſouſmette tres- volõtiers, & auec
contentement à la conduite de la pro-
uidence Diuine, & qu’il reçoiue égale-
ment de ſa tres-iuſte main les diſſonan-
ces des aduerſitez, & des maladies, &
les conſonances des proſperitez, & de
la ſanté: ce qui eſt tres-ayſé à faire, ſi
l’on penetre plus auant dans le deſſein
de Dieu que ne fõt ceux qui cherchent
ſeulement les douceurs, & les