SECONDE PARTIE EN
LAQVELLE PAR VNE AMIABLE
CONFERENCE ENTRE VN NOVVEAV
General & vn Capitaine bien experimenté, ſont deduites
pluſieurs choſes appartenantes tant au train de
l’Artillerie qu’à l’office du General.
LAQVELLE PAR VNE AMIABLE
CONFERENCE ENTRE VN NOVVEAV
General & vn Capitaine bien experimenté, ſont deduites
pluſieurs choſes appartenantes tant au train de
l’Artillerie qu’à l’office du General.
DIALOGVE I.
Propoſition des demandes & choſes cy apres à traitter.
Propoſition des demandes & choſes cy apres à traitter.
GENERAL.
Monſieur le Capitaine, la cauſe principale qui m’a fait venir
en ce pays, & y ſejourner quelque temps eſt l’excellence de ſabeauté, &
le deſir que i’auois d’y contempler à loiſir ſes belles & ingenieuſes forte-
reſſes, de qui l’artiſte conſtruction ſurpaſſe de beaucoup l’eſtime que i’en
ay entendu faire parmy le monde, & principalement la fameuſe ville
d’Anuers baſtie en ſi bonne & conuenable aſsiette, a l’abord d’vne ſi pro-
fonde riuiere, la longueur & profondeur de ſes foſſez, la force de ſes
murailles, ſa magniſicence, ſontraſic & ſon imprenable citadelle munie de tant de diuer-
ſes pieces d’artillerie. Tandis que par vne ſi fauorable rencontre ie iouys de voſtre preſen-
ce en vn lieu tant agreable, ie vous prie de me donner inſtruction, comme perſonnage ſin-
gulierement expert en ſemblables affaires, de l’office & deuoir d’vn General d’Artillerie,
tant en temps de paix que de guerre, auec vne deſcription de toutes les autres charges &
prouiſions dependantes d’iceluy.
en ce pays, & y ſejourner quelque temps eſt l’excellence de ſabeauté, &
le deſir que i’auois d’y contempler à loiſir ſes belles & ingenieuſes forte-
reſſes, de qui l’artiſte conſtruction ſurpaſſe de beaucoup l’eſtime que i’en
ay entendu faire parmy le monde, & principalement la fameuſe ville
d’Anuers baſtie en ſi bonne & conuenable aſsiette, a l’abord d’vne ſi pro-
fonde riuiere, la longueur & profondeur de ſes foſſez, la force de ſes
murailles, ſa magniſicence, ſontraſic & ſon imprenable citadelle munie de tant de diuer-
ſes pieces d’artillerie. Tandis que par vne ſi fauorable rencontre ie iouys de voſtre preſen-
ce en vn lieu tant agreable, ie vous prie de me donner inſtruction, comme perſonnage ſin-
gulierement expert en ſemblables affaires, de l’office & deuoir d’vn General d’Artillerie,
tant en temps de paix que de guerre, auec vne deſcription de toutes les autres charges &
prouiſions dependantes d’iceluy.
Cap.
Tres-illuſtre Seigneur, ie deſire ſatisfaire entierement à voſtre deſir, &
bien que
mon pouuoir ſoit petit ie feray neantmoins mon poſſible de vous faire part de tout ce qu’en
cette matiere i’ay veu & experimenté, tandis qu’au maniement de l’artillerie i’ay ſuiuy ce
camp tant heureux. Et pour faciliter cette entrepriſe ie deſirerois entendre quels rangs &
quelles charges voſtre Seigneurie a ſouſtenuë iuſques à preſent és guerres.
mon pouuoir ſoit petit ie feray neantmoins mon poſſible de vous faire part de tout ce qu’en
cette matiere i’ay veu & experimenté, tandis qu’au maniement de l’artillerie i’ay ſuiuy ce
camp tant heureux. Et pour faciliter cette entrepriſe ie deſirerois entendre quels rangs &
quelles charges voſtre Seigneurie a ſouſtenuë iuſques à preſent és guerres.
Gen.
I’ay ſerui quelques années au Roy noſtre Seigneur en Italie, eſtant Capitaine de
l’infanterie Eſpagnole. De là ie ſuis paſſé en Piémont, auec quelques lances: & de là en
Hõgrie auec vn tiers d’Italiens, au ſeruice de la Maieſté Imperiale, iuſques à ce que la paix
fut faite. Et maintenant le Roy mon Seigneur ſe reſſouuenant de mes longs & bons ſer-
uices m’a fait appeller, pour m employer en quelque honorable charge de ſon armée. En
laquelle ie ne deſirerois autre choſe que d’eſtre fait General de l’artillerie, à laquelle i’ay
dedié toutes mes affections & deuotions.
l’infanterie Eſpagnole. De là ie ſuis paſſé en Piémont, auec quelques lances: & de là en
Hõgrie auec vn tiers d’Italiens, au ſeruice de la Maieſté Imperiale, iuſques à ce que la paix
fut faite. Et maintenant le Roy mon Seigneur ſe reſſouuenant de mes longs & bons ſer-
uices m’a fait appeller, pour m employer en quelque honorable charge de ſon armée. En
laquelle ie ne deſirerois autre choſe que d’eſtre fait General de l’artillerie, à laquelle i’ay
dedié toutes mes affections & deuotions.
Cap.
Puis donc que V.
S.
illuſtre a cette affection &
deſſein, à mon aduis ſi elle