Bélidor, Bernard Forest de, Nouveau cours de mathématique à l' usage de l' artillerie et du génie : où l' on applique les parties les plus utiles de cette science à la théorie & à la pratique des différens sujets qui peuvent avoir rapport à la guerre

Page concordance

< >
Scan Original
571 473
572 474
573 475
574 476
575 477
576 478
577 479
578 480
579 481
580 482
581 483
582 484
583 485
584 486
585 487
586 488
587 489
588 490
589 491
590 492
591 493
592 494
593 495
594 496
595 497
596 498
597 499
598 500
599 501
600 502
< >
page |< < (477) of 805 > >|
575477DE MATHÉMATIQUE. Liv. XIII. agiſſante & le boulet, moins il recevra de mouvement: &
cela eſt ſi vrai, que ſi au lieu d’un bouchon de fourrage ordi-
naire entre la poudre &
le boulet, l’on en mettoit cinq ou
ſix, l’on s’appercevroit viſiblement que la portée ne ſeroit pas
ſi longue que s’il n’y en avoit qu’un, comme j’en ai fait l’ex-
périence:
car le boulet ne recevant de mouvement que par
l’impulſion que la poudre a imprimée au premier bouchon,
celui-ci ne peut le communiquer aux autres, pour aller juſ-
qu’au boulet, ſans l’altérer;
ce qui fait qu’il s’en faut de beau-
coup que le boulet n’ait autant de vîteſſe que s’il avoit reçu
ſon impulſion immédiatement de la poudre même.
Ainſi le
trop de poudre fera le même effet que s’il y avoit trop de
bourre.
Mais ſi au lieu d’une piece trop courte nous en ſuppoſons
une trop longue, comme L O, il n’y a point de doute, quoi-
qu’elle ſoit de même calibre que la précédente, &
chargée
avec la même quantité de poudre, qu’elle ne porte pas ſi loin
que ſi elle étoit d’une juſte longueur:
car ſuppoſant que la
poudre L M faiſant ſon effet, ait pouſſé le boulet juſqu’au
point N, qui eſt l’endroit où elle auroit achevé de s’enflammer
entiérement, il eſt certain que ſi le boulet a encore à parcourir
l’eſpace N O, il ſortira avec moins de violence de l’endroit O,
que s’il étoit parti d’abord de l’endroit N:
car dans le tems que
le reſte de la poudre acheve de s’enflammer vers N, la flamme
de celle qui a commencé vers la culaſſe ſe dilate, &
l’air raréſié
s’amortiſſant de ce côté-là, il n’y a plus que celui qui eſt vers
N, qui fait impreſſion ſur le boulet;
de ſorte que ſi la piece
étoit aſſez longue pour que l’impulſion de la poudre fût entiére-
ment amortie à l’inſtant que le boulet eſt prêt à ſortir de la piece,
il pourroit arriver que l’air que le boulet auroit chaſſé avec beau-
coup de violence, cherchant à rentrer dans la piece, le repouſ-
ſeroit vers la culaſſe;
ce qui arriveroit ſans doute, ſi à l’inſtant
que le feu a pris à la poudre, l’on pouvoit boucher la lumiere
avec aſſez de promptitude, pour empêcher que l’air que le
boulet chaſſe ne ſoit remplacé par celui qui s’introduiroit
par-là.
Puiſque les pieces d’une trop grande longueur font moins
d’effet que les autres, il ne faut donc plus s’étonner ſi la cou-
levrine de Nancy (contre l’opinion commune) a moins de
portée que les pieces de même calibre, comme M.

Text layer

  • Dictionary

Text normalization

  • Original

Search


  • Exact
  • All forms
  • Fulltext index
  • Morphological index