591493DE MATHÉMATIQUE. Liv. XIV.
quantité de bombes toujours à peu près dans le même endroit.
Qu’on
revienne donc de l’opinion où l’on eſt, que les regles pour jetter
les bombes ne peuvent être d’aucun ſecours, puiſque ſi l’on a ſoin de
charger bien également, & que l’on ſe ſerve des bombes à peu près
de même poids, l’on n’aura plus lieu de douter de la certitude de
ces regles.
revienne donc de l’opinion où l’on eſt, que les regles pour jetter
les bombes ne peuvent être d’aucun ſecours, puiſque ſi l’on a ſoin de
charger bien également, & que l’on ſe ſerve des bombes à peu près
de même poids, l’on n’aura plus lieu de douter de la certitude de
ces regles.
Après cela on peut dire qu’il y a ſi peu de Bombardiers qui
ſe ſoient attachés à ſçavoir ces regles, & encore moins à les prati-
quer, que certainement il y a plus de préjugé que de connoiſſance
dans leur fait; & quand ils pourroient s’en paſſer pour jetter des
bombes dans un endroit de niveau avec la batterie, après en avoir
tiré un grand nombre d’inutiles, comme cela arrive toujours, com-
ment s’y prendroient-ils pour en jetter dans quelque fortereſſe fort
élevée, comme ſur un rocher eſcarpé, au pied duquel ſeroit la bat-
terie, ou bien ſi la batterie étoit un lieu fort élevé, pour en jetter
dans un fond? Il n’y a point de Bombardier, que je ſçache, à
qui l’expérience ait donné quelque pratique pour cela, d’autant
plus qu’ils ne regardent point ces deux cas comme problématiques.
Enfin il réſulte de tout ce qui vient d’être dit, que jamais on ne
parviendra à jetter des bombes à une diſtance donnée, que l’on ne
ſçache les regles qui ſont établies pour cela, & qu’on n’ait aſſez
d’expérience pour prévoir tous les accidens auxquels le mortier & la
bombe ſont ſujets.
ſe ſoient attachés à ſçavoir ces regles, & encore moins à les prati-
quer, que certainement il y a plus de préjugé que de connoiſſance
dans leur fait; & quand ils pourroient s’en paſſer pour jetter des
bombes dans un endroit de niveau avec la batterie, après en avoir
tiré un grand nombre d’inutiles, comme cela arrive toujours, com-
ment s’y prendroient-ils pour en jetter dans quelque fortereſſe fort
élevée, comme ſur un rocher eſcarpé, au pied duquel ſeroit la bat-
terie, ou bien ſi la batterie étoit un lieu fort élevé, pour en jetter
dans un fond? Il n’y a point de Bombardier, que je ſçache, à
qui l’expérience ait donné quelque pratique pour cela, d’autant
plus qu’ils ne regardent point ces deux cas comme problématiques.
Enfin il réſulte de tout ce qui vient d’être dit, que jamais on ne
parviendra à jetter des bombes à une diſtance donnée, que l’on ne
ſçache les regles qui ſont établies pour cela, & qu’on n’ait aſſez
d’expérience pour prévoir tous les accidens auxquels le mortier & la
bombe ſont ſujets.
CHAPITRE PREMIER.
Du Choc des Corps.
Définitions.
I.
Du Choc des Corps.
Définitions.
I.
912.
LE mouvement d’un corps eſt le tranſport de ce corps
d’un lieu dans un autre. Le mouvement eſt réel, lorſque le
corps parcourt lui-même, en vertu d’une force qui lui a été ap-
pliquée, les parties de l’étendue compriſes entre les deux termes
du mouvement, qui ſont le point de départ & le point d’ar-
rivée. Tel eſt le mouvement d’une boule que l’on a jettée ſur
un plan horizontal. Le mouvement eſt relatif ou reſpectif, lorſ-
que le corps paſſe d’un lieu en un autre par le moyen
d’un lieu dans un autre. Le mouvement eſt réel, lorſque le
corps parcourt lui-même, en vertu d’une force qui lui a été ap-
pliquée, les parties de l’étendue compriſes entre les deux termes
du mouvement, qui ſont le point de départ & le point d’ar-
rivée. Tel eſt le mouvement d’une boule que l’on a jettée ſur
un plan horizontal. Le mouvement eſt relatif ou reſpectif, lorſ-
que le corps paſſe d’un lieu en un autre par le moyen