Bélidor, Bernard Forest de, Nouveau cours de mathématique à l' usage de l' artillerie et du génie : où l' on applique les parties les plus utiles de cette science à la théorie & à la pratique des différens sujets qui peuvent avoir rapport à la guerre

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640542NOUVEAU COURS mouvemens, à l’aide de la théorie établie ſur ces mêmes principes:
leur combinaiſon nous découvre une infinité d’avantages particu-
liers, applicables aux Arts &
aux différentes ſituations dans leſ-
quelles on peut ſe trouver.
Quoique le génie de la méchanique,
ainſi que les autres talens, ſoit un don particulier, qui ſemble d’a-
bord dépendre beaucoup plus d’une heureuſe diſpoſition des organes
qui nous rend inventifs, que des regles générales, il faut cependant
regarder comme une vérité inconteſtable, que toutes choſes égales
d’ailleurs, celui qui poſſede les principes du mouvement &
de la
ſtatique, eſt beaucoup plus propre que tout autre à l’exécution d’un
grand nombre de manœuvres qui paroîtroient quelquefois imprati-
cables:
il ſçaura combiner avec certitude, calculer les forces des
machines qu’on lui préſentera, &
s’épargnera mille tâtonnemens
inutiles, mais inévitables pour ceux qui ne ſont pas inſtruits
comme lui.
Il eſt bon de prévenir ici, & de combattre deux erreurs
groſſieres, dans leſquelles tombent la plûpart de ceux qui s’appli-
quent à la méchanique ſans en connoître les loix.
Ayant obſervé
la prodigieuſe augmentation des forces dans certaines machines,
ils s’imaginent pouvoir les augmenter à leur gré, en multipliant
les leviers ou les roues.
Ce qui ſeroit vrai dans un état parfait &
dans la métaphyſique de la méchanique, devient faux par l’aug-
mentation des frottemens qui ſont inévitables dans les machines,
telles que celles dont on eſt obligé de faire uſage.
Une erreur à peu
près ſemblable, &
qui a toujours ſa ſource dans l’ignorance, eſt
celle de certaines perſonnes qui ayant exécuté une machine en petit,
en concluent avec la derniere aſſurance qu’elle doit produire les
mêmes effets en grand.
Ils ne font pas attention que les corps
ſemblables croiſſant en peſanteur dans la raiſon des cubes des di-
menſions homologues, les frottemens croiſſent dans la même raiſon;

ce qui eſt cauſe que dans certaines machines la force ſur laquelle ils
comptent pour produire l’effet qu’ils annoncent, eſt employée toute
entiere, &
ſouvent n’eſt pas encore capable de vaincre les frotte-
mens.
Il eſt bien vrai qu’une machine qui produit certain effet en
grand, en produira un proportionnel en petit;
mais le réciproque
n’eſt jamais vrai:
ainſi il faut toujours compter ſur une augmen-
tation conſidérable de forces dans les machines que l’on exécute.

Les meilleures ſont celles où cette augmentation pardeſſus la pro-
portion du modele avec la machine en grand ſe trouve être la plus
petite, toutes choſes égales d’ailleurs.
Il y a encore un troiſieme
défaut dans ceux qui ignorent la ſtatique, &
qui cependant ont

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