6547& Mathematiques.
Qvestion XI.
Pourquoy les gens de lettre, c’eſt à dire
les hommes ſçauans, ne paruienuent-ils
pas pour l’ordinaire à de ſi grandes for-
tunes, que ceux qui ſont vaillans, ou qui
ont quelqu’autre addreſſe.
les hommes ſçauans, ne paruienuent-ils
pas pour l’ordinaire à de ſi grandes for-
tunes, que ceux qui ſont vaillans, ou qui
ont quelqu’autre addreſſe.
PLuſieurs s’eſtonnent de ce que les
ſçauans n’ont pas couſtume de par-
uenir aux grãdes dignitez, atendu qu’il
sĕble, qu’ils doiuent eſtre les plus adui-
ſez & les plus ſages, à raiſon de la grãde
lumiere qu’ils reçoiuĕt de la lecturedes
bons liures, & de la frequente medita-
tion qui leur eſt ordinaire: & conſe-
quemment qu’ils doiuent gouuerner
les Republiques, & les Eſtats, & com-
mander aux peuples, ſuiuant le deſir
des anciens, qui ont creu que le mon-
de ſeroit bien-heureux quand il ſeroit
gouuerné par les Philoſophes, quoy
qu’ils ne ſe ſoient pas mis ſouz la con-
duite de Pythagore, ou de Platõ. Mais
l’on peut répondre que ceux qui em-
ployentleur vie à la lecture, & à la
ſçauans n’ont pas couſtume de par-
uenir aux grãdes dignitez, atendu qu’il
sĕble, qu’ils doiuent eſtre les plus adui-
ſez & les plus ſages, à raiſon de la grãde
lumiere qu’ils reçoiuĕt de la lecturedes
bons liures, & de la frequente medita-
tion qui leur eſt ordinaire: & conſe-
quemment qu’ils doiuent gouuerner
les Republiques, & les Eſtats, & com-
mander aux peuples, ſuiuant le deſir
des anciens, qui ont creu que le mon-
de ſeroit bien-heureux quand il ſeroit
gouuerné par les Philoſophes, quoy
qu’ils ne ſe ſoient pas mis ſouz la con-
duite de Pythagore, ou de Platõ. Mais
l’on peut répondre que ceux qui em-
ployentleur vie à la lecture, & à la