Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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65149LIV. VI. DE LA MANIERE DE FAIRE LES DEVIS. ſent, autant qu’il eſt poſſible à tout ce qui s’execute. Les maçon-
neries ſur-tout demandent une preſence actuelle, de même que la
façon des mortiers, &
le choix de l’emploi des pierres: il ne faut
avoir ſur cela aucune indulgence, les ouvriers ſe relâchent aſſez
d’ailleurs.
On doit auſſi avoir beaucoup de regularité dans ſes regiſ-
tres, dans la preſſe des attachemens, dans la diſtribution des té-
moins, dans l’acceptation des materiaux, &
ne pas oublier de fixer
la groſſeur des bois avant que l’ouvrage ſe faſſe, de crainte que
l’Entrepreneur ne meſuſe de la condeſcendance qu’on auroit de lui
laiſſer employer à ſa volonté, &
qu’il ne multiplie mal à propos le
nombre de cent de ſolives;
abus qui n’eſt pas moins grand, & qui
ſouvent n’eſt pas moins préjudiciable à l’ouvrage, que celui d’em-
ployer des bois trop foibles;
il en eſt de même des ferrures & de
pluſieurs autres choſes, qu’il ſeroit trop long de détailler.
D’un autre côté, il ne faut pas non plus être inquiet, ni vetiller
ſans ſujet:
le bien du ſervice veut que l’Entrepreneur s’execute, &
qu’il n’épargne rien pour la bonté des ouvrages;
mais, il veut auſſi
que le même Entrepreneur trouve, en travaillant bien, dequoi ſe dé-
dommager de ſes frais &
de ſes peines. Si cependant il a fait un mau-
vais marché, ou qu’il lui arrive dans le cours du travail des con-
tre-tems fàcheux &
inévitables, ce n’eſt point à l’Ingenieur à y en-
trer:
l’Entrepreneur a la voye de repreſentation à la Cour, comme
cela eſt arrivé pluſieurs fois;
& , quand il eſt bien fondé, il eſt com-
me aſſûré de trouver dans la bonté du Roy de quoi l’indemniſer
de ſes pertes.
Mais, qu’on s’embaraſſe peu d’ailleurs des tons plain-
tifs qui ſont aſſez ordinaires à ces Meſſieurs.
Un Ingenieur, qui ſçait
ſon métier, voit aiſément ce qui eſt juſte &
raiſonnable à faire; &
pour peu qu’il prenne la peine d’entrer dans le détail de chaque
choſe, il connoît d’un coup d’œil à quoi il doit s’en tenir.
On demande s’il eſt plus avantageux de n’avoir à faire qu’à un
ſeul Entrepreneur general, qu’à pluſieurs qui ſeroient chargés de dif-
ferentes eſpeces d’ouvrages.
L’un & l’autre peut avoir lieu, comme
cela arrive quelquefois.
Cependant, il convient mieux qu’un ſeul
en ſoit chargé;
& pluſieurs raiſons ſemblent autoriſer mon ſenti-
ment.
10. Quand tout eſt réüni dans la mème perſonne, le travail ſe
ſuit mieux, il ſurvient moins de diſcuſſions &
de faux-fuyans.
20. Les interêts du Roy ne périclitent pas tant, & il eſt plus aiſé
de faire des recherches, ſi le cas y échoit.
30. L’Entrepreneur general trouve toûjours lui-même des gens
ſolvables &
capables pour ſoutraiter avec lui; & enfin dans les diffe-

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