689573DE MATHÉMATIQUE. Liv. XV.
CHAPITRE VIII.
De la Vis.
1095.
LA vis eſt de toutes les machines celle qui donne le
plus de force à la puiſſance pour élever ou pour preſſer un
corps, lorſque la puiſſance ſe ſert d’un levier pour la mettre
en mouvement; & quoique cette machine ſoit connue de tout
le monde, voici cependant de la façon qu’il faut la conce-
voir, afin de mieux entendre l’analogie que nous en ferons.
plus de force à la puiſſance pour élever ou pour preſſer un
corps, lorſque la puiſſance ſe ſert d’un levier pour la mettre
en mouvement; & quoique cette machine ſoit connue de tout
le monde, voici cependant de la façon qu’il faut la conce-
voir, afin de mieux entendre l’analogie que nous en ferons.
Ayant un cylindre A B C D, imaginons que ſa hauteur B D
11Figure 392. eſt diviſée en un nombre de parties égales, & que par chaque
point de diviſion, comme F & H, l’on a tiré des perpendicu-
laires F E & H G à la ligne B D, & que chaque perpendicu-
laire ſoit égale à la circonférence du cercle du cylindre, c’eſt-
à-dire qui auroit A B pour diametre. Or ſi l’on tire des lignes
E B & G F, l’on aura autant de triangles rectangles E B F &
G F H, qu’il y a de parties égales dans la hauteur B D; & ſi
l’on roule tous ces triangles ſur le cylindre, le point E viendra
aboutir en F, & le point G en H, & toutes les hypoténuſes
E B & G F ainſi roulés, formeront enſemble une ſpirale ſur
le cylindre, qui commencera en B, & finira en D; ou autre-
ment toutes ces hypoténuſes formeront les filets de la vis, &
les hauteurs B F & F H ſeront les intervalles de ces filets, que
l’on nomme pas de la vis: ainſi l’on peut dire que la vis eſt
un cylindre enveloppé de triangles rectangles, dont les hypo-
ténuſes E B & G F formeront les filets, les hauteurs B F &
F H les pas de la vis, & les baſes E F & G H le contour du
cylindre.
11Figure 392. eſt diviſée en un nombre de parties égales, & que par chaque
point de diviſion, comme F & H, l’on a tiré des perpendicu-
laires F E & H G à la ligne B D, & que chaque perpendicu-
laire ſoit égale à la circonférence du cercle du cylindre, c’eſt-
à-dire qui auroit A B pour diametre. Or ſi l’on tire des lignes
E B & G F, l’on aura autant de triangles rectangles E B F &
G F H, qu’il y a de parties égales dans la hauteur B D; & ſi
l’on roule tous ces triangles ſur le cylindre, le point E viendra
aboutir en F, & le point G en H, & toutes les hypoténuſes
E B & G F ainſi roulés, formeront enſemble une ſpirale ſur
le cylindre, qui commencera en B, & finira en D; ou autre-
ment toutes ces hypoténuſes formeront les filets de la vis, &
les hauteurs B F & F H ſeront les intervalles de ces filets, que
l’on nomme pas de la vis: ainſi l’on peut dire que la vis eſt
un cylindre enveloppé de triangles rectangles, dont les hypo-
ténuſes E B & G F formeront les filets, les hauteurs B F &
F H les pas de la vis, & les baſes E F & G H le contour du
cylindre.
L’écroue dans lequel entre la vis, eſt un autre cylindre
creux, dont le diametre eſt égal à celui de la vis, & dont la
ſurface intérieure eſt compoſée de triangles rectangles égaux,
& ſemblables à ceux qui ſont roulés ſur le cylindre pour for-
mer la vis: c’eſt ainſi que les Géometres regardent la vis &
ſon écroue.
creux, dont le diametre eſt égal à celui de la vis, & dont la
ſurface intérieure eſt compoſée de triangles rectangles égaux,
& ſemblables à ceux qui ſont roulés ſur le cylindre pour for-
mer la vis: c’eſt ainſi que les Géometres regardent la vis &
ſon écroue.
Mais afin de tirer de la vis toute l’utilité qu’on en attend,
il faut entailler le cylindre entre les filets formés par les hy-
poténuſes des triangles rectangles d’une certaine
il faut entailler le cylindre entre les filets formés par les hy-
poténuſes des triangles rectangles d’une certaine