Bélidor, Bernard Forest de, Nouveau cours de mathématique à l' usage de l' artillerie et du génie : où l' on applique les parties les plus utiles de cette science à la théorie & à la pratique des différens sujets qui peuvent avoir rapport à la guerre

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768652NOUVEAU COURS
celui qui eſt au deſſus eſt peſant, &
qu’il a une vertu de reſſort,
celui que nous reſpirons étant chargé du poids de tout l’atmoſ-
phere, eſt plus condenſé que celui qui eſt tout au haut:
par
conſéquent celui qui eſt entre ces deux extrêmités, doit être
moins condenſé que celui qui touche la terre, &
moins di-
laté que celui qui eſt au haut de l’atmoſphere.
Mais pour avoir
une idée claire de ceci, ſuppoſons un grand amas de laine
cardée de la hauteur de 80 ou 100 toiſes;
il eſt conſtant que la
laine qui eſt en bas étant chargée de toute la peſanteur de celle
qu’elle porte, ne ſera pas ſi étendue que celle qui eſt tout au
haut, &
celle qui eſt dans le milieu ne ſera pas ſi comprimée
que celle qui eſt au deſſous, ni ſi étendue que celle qui eft au
deſſus.
Or ſi l’on prend une poignée de la laine qui eſt en
bas, &
qu’on la porte au deſſus, en la tenant toujours preſ-
fée de la même façon qu’elle l’étoit dans l’endroit d’où on l’a
tirée, elle s’élargira d’elle-même, &
prendra la même éten-
due que celle qui eſt tout en haut;
& au contraire ſi on prend
dans la main de celle qui eſt en haut, en lui laiſſant ſon éten-
due naturelle, ſans la preſſer aucunement, l’on verra que la
mettant ſous celle qui eſt en bas, elle ſe comprimera de la
même façon que celle qui eſt en bas.
L’on peut dire la même
choſe de l’air:
car ſi l’on prend une veſſie bien ſéche, ſoufflée
à la moitié de la groſſeur qu’elle devroit avoir, ſi on l’avoit
bien remplie d’air, ſi après l’avoir bien fermée, on la porte
au haut d’une montagne fort élevée, l’on verra qu’à meſure
que l’on montera, la veſſie deviendra plus enflée qu’elle n’é-
toit auparavant, &
lorſqu’on ſera parvenu au ſommet, on la
verra ronde &
toute auſſi enflée qu’elle eût été au pied de la
montagne, ſi on l’avoit ſoufflée autant qu’on fait ordinaire-
ment pour la rendre ſphérique.
Cependant il eſt à remarquer
que l’air qui eſt dans la veſſie eſt toujours le même qu’il étoit
au pied de la montagne, n’étant point augmenté ni diminué;
tout le changement qui lui eſt arrivé, c’eſt de s’être dilaté
conſidérablement, c’eſt-à-dire qu’il occupe un bien plus grand
eſpace qu’auparavant;
& il eſt à préſumer que ſi on avoit porté
cette veſſie au haut d’une montagne beaucoup plus élevée que
celle que je ſuppoſe ici, l’air ſe ſeroit dilaté juſqu’au point de
crever la veſſie par la force de ſon reſſort.
La raiſon de cette
dilatation vient ſans doute de ce que l’air qu’on a mis dans la
veſſie au pied de la montagne, étant preſſé par le poids de

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