8EPISTRE.
l’onne peut auoir la parfaite connoiſ-
ſance d’aucune choſe, ſi l’on ne connoiſt
la ſource dont elle prend ſon origine. Et
comme l’on auroit ſuiet de blaſmer vn
Philo ſophe qui voudroit connoiſtre la
nature des couleurs ſans ſçauoir celle de
la lumiere, qui leur donne l’eſtre, &
la ſubſiſtance, puis qu’il eſt impoſſible
qu il y ayt des couleurs ſans elle: de
meſme l’on peut iuſtement me ſpriſerce-
luy qui s’applique aux ſciences, s’il
n’eſſaye par leur moyen de s’auancer à
la connoiſſance de Dieu, pui@ qu’ elles
ſont comme des rayons de la diuinité,
qui; demonſtrent par leurs veritez im-
muables & eternelles, & par leur
grande @ſtend@ë ſon immutabil@tè, ſon
éternité, & ſon in@menſité. C’eſt donc
enceſte maniere que @ous les Chreſtiens
doiuent enuiſager les ſciences, &
qu’ils s’en doiuĕt ſeruir comme de puiſ-
ſantes machines pour éleuer leur amour
qui@ſtle cenire de la peſanteur de
ſance d’aucune choſe, ſi l’on ne connoiſt
la ſource dont elle prend ſon origine. Et
comme l’on auroit ſuiet de blaſmer vn
Philo ſophe qui voudroit connoiſtre la
nature des couleurs ſans ſçauoir celle de
la lumiere, qui leur donne l’eſtre, &
la ſubſiſtance, puis qu’il eſt impoſſible
qu il y ayt des couleurs ſans elle: de
meſme l’on peut iuſtement me ſpriſerce-
luy qui s’applique aux ſciences, s’il
n’eſſaye par leur moyen de s’auancer à
la connoiſſance de Dieu, pui@ qu’ elles
ſont comme des rayons de la diuinité,
qui; demonſtrent par leurs veritez im-
muables & eternelles, & par leur
grande @ſtend@ë ſon immutabil@tè, ſon
éternité, & ſon in@menſité. C’eſt donc
enceſte maniere que @ous les Chreſtiens
doiuent enuiſager les ſciences, &
qu’ils s’en doiuĕt ſeruir comme de puiſ-
ſantes machines pour éleuer leur amour
qui@ſtle cenire de la peſanteur de