Ufano, Diego, Artillerie, ou vraye instrvction de l' artillerie et de ses appartenances : contenant une declaration de tout ce qui est de l' office du General d' icelle, tant en un siege qu' en un lieu assiegé; Item des batteries, contre-batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes fortes de machines requises au train

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9852Second Traicté
DIALOGVE VIII.
GEn. Ayant fait hier mention des batteries & des dépendances d’icelles, vous
m’auez
fait naiſtre le deſir de ſçauoir de vous, comme homme bien experimenté
en
ſemblables affaires, quand ily a des pieces égalles en batterie &
contrebatte-
rie
, leſquelles courent plus grand danger, celles qui ſont logées au haut des murailles
d’vne
ville, ou celles qui ſont logées plus bas en la campagne?
faiſant le compte qu’elles
ſont
égalles, ayant auſſi les deffences égalles.
Cap. Ce que ſur cecy ie vous peux reſpondre, eſt ce que i’ay moy-meſme experi-
menté
:
à ſçauoir que celles de la ville, eſtant logées plus haut que celles de la campagne,
ſont
auſſi en plus grand &
euident danger.
Gen. Celaſeroit bien au contraire, que le plus bas ſurmonteroit le plus haut. Et de
ma
part ie le tiendrois pluſtoſt auec celles d’enhaut, en conſideration, que d’enhaut on
peut
mieux deſcouurir toute la campagne, &
eſt le coup beaucoup plus vehement.
Cap. Pourmoy, quant àl’Artillerie, quand la batterie de campagne eſt bien garnie
de
ſes eſpaules &
ambrazeures, ie m’attendrois plus aux pieces logées en icelle, qu’a cel-
les
qui ſont logées aux remparts de la ville:
comme on void fig. 9. β.
Gen. Ie le croy bien: car n’eſtant enclos, vous vous pourriez aider & pourueoir de
toutes
neceſſitez:
choſe niée aux aſsiegez.
Cap. Non pas pour cela, mais pource que l’experience m’aſſeure que les pieces
d’en
bas, ioüiſſent de plus grand auantage que celles d’enhaut.
Gen. Ie vous prie donc de m’en deduire les raiſons.
Cap. Ie ſuis content de les vous monſtrer ſi claires, que ſerez meſme preſt à rece-
uoir
mon opinion.
Or la raiſon en eſt, que les pieces d’en bas, faiſans touſiours leur poin-
tage
vers le bas de la barbe des pieces d’enhaut, &
donnans en l’ambrazeure, combien
qu’elles
n’embouchent pas proprement leurs pieces contraires, elles ne faillent toutesfois
de
briſer les fuſts, les axes, &
les roües d’icelles, les rendant ainſi inhabiles pour quelque
temps
.
Ce que i’ay ſouuentremarqué, eſtantentré és places priſes, que la pluſpart de l’Ar-
tillerie
d’icelles eſtoit demontée par cemoyen.
Cecy ne peut aduenir aux pieces logées en
bas
, deſquelles les fuſts &
axes ſont la pluſpart couuerts du metal deſdites pieces, deſorte
que
le boulet venant d’enhaut ne les peut ſi facilement intereſſer:
ains donnant ſur la pie-
ce
, elle fait ſa bricole &
bond, ou tout droit auant, ſans endommager perſonne, ou d’vn
coſté
, ou bien rarement clle briſe l’vne desroües, (dommage qui m’eſt aduenu quelques
fois
) mais qui en changeant incontinent de roüe eſt facile à remedier.
Etquand au mouue-
ment
du boulet, ie ſuis aſſeuré que celle d’en bas a plus grande force &
vigueur que celle
d’enhaut
:
celle-cy reſultant plus facilement & ſans aucun ou peu d’effect, mais celle-là
trouuant
ſa reſiſtancey contrebutte plus roide &
fermement.
Gen. Mais celles d’enhaut ne découurent-elles pas bien celles d’en bas, apres auoir
fait
auecla violente deſcharge leur recul?
Certes pour le moins, alors non ſeulement les
picces
, mais auſsi tous ceux qui ſont occupez au ſeruice d’icelles ſont à deſcouuert &
en
extrême
danger d’eſtre aſſommez d’enhaut:
celles d’enhaut, eſtant tant ſoit peu re-
culées
de leurs ambrazeures, ſont en ſeureté, auec tous leurs aſsiſtans.
Cap. Il eſt vray qu’alors il y a du danger, mais auquel on peut remedier, en éle-
uant
les eſpaules, en ſorte qu’on puiſſe eſtre couuert ſous icelles, &
que l’ennemy

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