Tesoro De Las Tres Lengvas Española, Francesca, Y Italiana, 1637

Table of contents

< >
< >
page |< < (39) of 1910 > >|
155139DE VITRVVE. graiſſe dudit ſable, & la grande force qu’il a en ſoy. Mais l’arene
priſe
en riuiere, pource qu’elle eſt maigre comme tuiles pilees,
quand
on l’a bien remuee auecques le hoyau, &
appliquee en
couuertures
, elle s’endurcit &
rend forte à merueilles.
De la chaux, & c’eſt que la meilleure ſe cuit. Chap. V.
PVis que nous auons ſuffiſammẽr parlé des eſpeces
de
ſable, il nous faut maintenant traicter de la
Chaux
, ſans y rien obmettre:
& dire comme elle ſe
cuit
de caillou blanc ou pierre dure.
Celle qui ſera de matiere plus eſpaiſſe & plus for-
te
, fe trouuera la meilleure en baſtiments de mu-
railles
:
& ceſte de pierre poreuſe, ou pleine de foſſettes, ſera
propre
pour les couuertures.
Quand donc icelle pierre ſera eſtaincte, ſoit meſſee auec ſon
ſable
, comme s’enſuit.
Si ledit ſable eſt de foſſé, il y en faut trois
parts
auec vne de chaux.
Mais s’il eſt de riuiere ou de mer, il ſuffit
d’y
en mettre deux parties auec vne de chaux.
ce faiſant, la mix-
tion
&
temperature ſera bien raiſonnable. Toutesfois il eſt a no-
ter
, que ſi ledit ſable eſt de riuiere, ou de marine, &
quelcun y meſ-
loit
vne tierce partie de brique ou tuile miſe en pouldre, il ren-
droit
la temperature de ſa matiere trop meilleure.
Mais la raiſon
pourquoy
la chaux receuant de l’eau &
du ſable, fait vne ſtructu-
re
ferme, ſemble eſtre telle, que les pierres &
cailloux ſont com-
poſés
de certains principes auſſi bien que les autres corps, deſ-
quels
ceux qui ont le plus d’air, ſont les plus tendres:
ceux qui ont
beaucoup
d’eau, ſont doux &
traictables: ceux qui ont force ter-
re
, ſont durs:
& ceux qui ont grand’ part de feu, ſont les plus fa-
ciles
à rompre, &
de vient que ſi les pierres auant eſtre cuites,
ſont
reduites en poudre, puis meſlees parmy du ſable, &
en tel e-
ſtat
miſes en œuure, jamais n’acquierent fermeté, &
ne ſçau-
royẽt
liervn baſtiment.
Mais apres auoir eſté jectees en vne four-
naiſe
, &
paſſé par le feu tant qu’elles ayent perdu la narure de
leur
ſolidité premiere, alors eſtant ainſi bruſlees, &
leurs
forces
extenuees, leurs pores ou conduits demeurent ou-
uerts
&
addoucis: qui fait que leurs liqueurs corporelles
venans
à eſtre deſſeichees, l’air qui a eſté premierement enclos
en
elles, eſt facilement jecté dehors, ayant donné lieu à vne cer-

Text layer

  • Dictionary

Text normalization

  • Original
  • Regularized
  • Normalized

Search


  • Exact
  • All forms
  • Fulltext index
  • Morphological index