Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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1873LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX. bien plus grande Lune, a bien ſa revanche, & les Pierres de la haut
ſans doute n’ont pas beau jeu.
Dans les endroits où l’on ſe propoſe de bâtir, on pourra juger
de la qualité de la Pierre des Carrieres des environs, par l’examen
de celle dont on aura conſtruit quelques anciens édifices;
mais ſi
l’on vouloit en employer d’une nouvelle Carriere, dont on n’eût
pas encore fait uſage, il faudroit en prendre quelques quartiers, tirez
de differens endroits de la Carriere, qu’on expoſera ſur une terre
humide, pour lui laiſſer eſſuyer la gelée d’une partie de l’hyver, &

s’ils réſiſtent dans cette ſituation, on pourra s’aſſurer qu’elle eſt
bonne;
on peut encore avoir recours à diverſes obſervations, pour
connoître ſi elle eſt d’un bon uſage, par exemple on ſe méfiera de
celles qui ſont de couleur d’un jaune foncé, parce que ſouvent
cette couleur ne vient qu’à cauſe que la Pierre eſt graſſe, ou n’a
pas encore jetté ſon eau de Carriere;
de celles où l’on apercevra
des veines brunes ou rouges, &
qui ont une groſſeur conſidérable
de bouzin ou dont les parties ne ſont pas aſſez ſerrées pour réſiſter
aux empreintes qu’on voudroit faire deſſus en les frapant avec une
baguette, de celles qui ſont ſi graſſes qu’elles paroiſſent mouliner &

qui s’écaillent trop facilement &
ſe réduiſent en feüille, dès qu’on
les frape avec le marteau;
de celles enfin qui ſont trop fraiſche-
ment tirées des Carrieres &
qu’on ne peut gueres employer ſeu-
rement quand même elles n’auroient pas les deffauts que nous ve-
nons de remarquer, qu’après les avoir expoſées un hyver à la ge-
lée.
Mais ſi l’on eſt preſſé il faudra au moins les mettre en œuvre
à la fin du Printems, afin que les chaleurs de l’Eté faſſent évaporer
l’humidité qu’elles renferment pour être enſuite à l’épreuve des
plus rudes ſaiſons.
On jugera de la bonté de la Pierre, ſi elle eſt bien pleine, d’une
couleur égale, ſans veine, d’un grain fin &
uni, ſi les éclats s’y
coupent net &
rendent quelque ſon.
Quand on employe la Pierre, il faut faire enſorte de la poſer ſur
ſon lit, je veux dire de la même façon qu’elle étoit placée dans la
Carriere, parce que ſelon cette ſituation elle eſt capable de reſiſ-
ter autant qu’il lui eſt poſſible au poids des gros fardeaux dont elle
ſera chargée, au lieu que poſée d’un autre ſens elle s’éclate &

n’a pas à beaucoup près autant de force;
la plupart des bons Ou-
vriers connoiſſent d’un coup d’œil le lit de la Pierre;
mais, à moins
qu’on n’y prenne garde, ils ne s’aſujettiſſent pas toûjours à la poſer
comme il faut.
Quand on conſtruit quelque Edifice, où on eſt obligé de ſe ſer-

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