Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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19713LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX. Paris, on la fait cuire au feu comme la Chaux; mais elle en eſt bien
differente, car la Chaux ne peut être employée ſans le mélange de
quelque autre matiere qui la ſoutienne &
lui donne plus de corps
qu’elle n’en a naturellement, au lieu que le Plâtre s’employe tout
pur, il fuffit de l’abreuver avec de l’eau, &
auſſi-tôt on le met en
œuvre, car il a cela de particulier, que s’il n’eſt pas employé ſur
le champ après l’avoir abreuvé, il ſe ſéche &
ne peut plus s’apliquer
contre d’autres corps, ni recevoir les differentes impreſſions qu’on
veut lui donner pour faire des ornemens d’Architecture, comme
ſa principale qualité eſt de faire corps dans le moment qu’on le met
en œuvre, il n’y a point de matiere dont on puiſſe ſe ſervir plus
utilement dans la conſtruction des Bâtimens &
ſur laquelle on ſoit
plus ſujet à être trompé par ceux qui la débitent, tantôt le Plâtre
ſera mauvais pour être éventé, tantôt parce que la cuiſſon en aura
été mal faite, ce qui arrive le plus ſouvent;
car comme celui, qui
étoit aux extrêmitez du Four, n’a pas eû un dégré de chaleur ſuf-
fiſant pour être calciné juſqu’à un certain point, il n’y a gueres que
celui du milieu, qui l’a été comme il faut, cependant quand la cuiſ-
ſon eſt faite, les Chau-fouriers le mélent tout enſemble, &
quand
il eſt en poudre, celui des extrêmitez du Four eſt confondu avec
celui du milieu, ce dernier qui eût été excellent s’il avoit été em-
ployé à part, eſt alteré par le mélange qu’on en a fait, &
ne vaut
pas à beaucoup près ce qu’il étoit auparavant;
c’eſt pourquoi dans
les Ouvrages de conſéquence qui ſe font avec le Plâtre, il faudroit
ne ſe ſervir que de celui qui a été dans le milieu du Four, &
avoir
pour cela des gens ſur le lieu qui le choiſiſſent, on en ſera quitte
s’il le faut à le payer davantage que celui qu’on vend dans les ſacs;
je voudrois même plus, c’eſt que ne pouvant pas compter ſur les
Chau-fouriers on ſuivit la cuiſſon depuis le commencement juſ-
qu’à la fin, pour avoir attention que les Pierres ſoyent bien ran-
gées dans le Four;
enſorte que les unes ne ſoient pas abſolument
embraſées, comme ſont celles qui ſont près le foyer, tandis que
les autres qui ſont plus loin ne reſſentent qu’à peine l’action du feu,
qui faute de jour n’aura pû s’introduire à la ronde, d’ailleurs la
bonne cuiſſon conſiſte auſſi à ménager un dégré de chaleur qui peu à
peu déſeichant l’humidité de la pierre faſſe évaporer le ſouffre qu’elle
renferme &
la purge des parties de terre dont elle peut être mêlée,
prenant garde que la violence de la flame ne cauſe un déſeiche-
ment abſolu;
car comme il y a aparence que la vertu du Plâtre
eſt cauſée par un ſel, qui fait que ſes parties s’accrochent les unes
aux autres, dès que ce ſel eſt trop déſeiché, il n’y a plus de liaiſon,

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