Bélidor, Bernard Forest de, La science des ingenieurs dans la conduite des travaux de fortification et d' architecture civile

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20521LIVRE III. DE LA CONSTRUCTION DES TRAVAUX. de Terre, qui ſe trouvent mêlées avec de la Cendrée de Tournay,
doivent faire un merveilleux effet, quand cette Cendrée eſt battuë
avec un peu d’eau;
car comme ce Charbon eſt rempli de parties
ſulfurées &
de ſel volatil, il ſe fait un paſſage de ce ſel dans les pores
de la pierre calcinée, ce qui enſuite forme une pâte graſſe &
onc-
tueuſe dans laquelle il s’entretient une fermentation qui fait ſortir
de la pierre qui eſt employée avec la Cendrée, des nouveaux ſels
qui lient &
retiennent enſemble la Maçonnerie.
On croit communément que la Chaux a la vertu de brûler cer-
tains corps, parce qu’elle en occaſionne la deſtruction;
mais, il ne
faut pas penſer que ce ſoit la chaleur qui produiſe effectivement
cette deſtruction:
cela vient de ce que la Chaux faiſant tranſpirer
les ſels qui faiſoient les liens de leurs parties, dès que ces ſels ſont
évaporés, ou que la Chaux s’en eſt revêtuë, les parties de ces corps,
n’étant plus entretenuës comme auparavant, ſe deſuniſſent.
Comme il n’y a point de doute que ce ne ſoit la grande abon-
dance des ſels que contiennent certaines pierres qui les rend plus
propres à faire de bonne Chaux, que les autres qui en ſont beau-
coup moins chargées, cette connoiſſance fournit un moyen de fai-
re de la Chaux excellente dans les Pays même où elle a coûtume
d’être mauvaiſe comme je vais l’inſinuer.
Il faut avoir deux grands baſſins, l’un plus élevé que l’autre, &
tous deux bien pavés &
les bords revêtus de Maçonnerie, on rem-
plit de Chaux le baſſin ſuperieur, &
on l’éteint pour la faire couler
dans l’autre, &
quand tout y eſt paſſé il faut jetter deſſus à peu-près
autant d’eau qu’on en a employée pour l’éteindre, enſuite la bien
broyer avec le rabot, &
la laiſſer repoſer pendant 24 heures: com-
me elle aura eû le tems de ſe raſſéoir, on la trouvera couverte d’une
quantité d’eau de couleur verdàtre, parce qu’elle comprendra preſ-
que tous les ſels dont la Chaux étoit remplie;
il faut prendre toute
cette eau &
la verſer dans un tonneau, & ôter du même baſſin la
Chaux qui s’y trouve qu’on peut regarder alors comme une matiere
qui n’eſt propre à rien:
on met de la nouvelle Chaux dans le baſ-
ſin ſuperieur, &
au lieu de l’éteindre avec de l’eau ordinaire, on
ſe ſert de celle qu’on a mis dans le tonneau, &
on fait couler com-
me en premier lieu cette Chaux dans l’autre baſſin;
ce qui fait que
comme elle comprend deux fois plus de ſel qu’elle n’en avoit na-
turellement, elle eſt incomparablement meilleure qu’elle n’eut été
ſans cette préparation.
S’il s’agiſſoit de quelque ouvrage de conſé-
quence fabriqué dans l’eau, on pourra, afin de rendre la Chaux en-
core meilleure, faire à l’égard de cette ſeconde, ce que l’on a fait

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