Ufano, Diego, Artillerie, ou vraye instrvction de l' artillerie et de ses appartenances : contenant une declaration de tout ce qui est de l' office du General d' icelle, tant en un siege qu' en un lieu assiegé; Item des batteries, contre-batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes fortes de machines requises au train

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195De l’Artillerie.
CHAP. IIII.
Deſcription de quelques autres pieces de fer.
LA premiere de ces pieces de la fig. I. β. appellée Bombarde-pierriere (ſe diroit bien
dépe ſche-chemins) combien qu’elle pourroit bien eſtre de fonte, eſt toutesfois
faite de fortes planches ou lames de fer, à coups de marteau:
& couſtumierement
eſt miſe en œuure pour tirer boulets de pierre, ou quantité de cailloux, pieces de briques,
cloux, pieces de chaiſnes &
autres ſemblables matieres, principalement és breſches,
quand l’ennemy les veut forcer:
en les trauerſant d’vn coup de telle charge, ce ſeroit pour
l’endommager grandement.
La piece a en longueur huict calibres, de ſa bouche principa-
le:
la chambre qui eſt le lieu de l’aſſiette de la poudre, eſt large d’vn tiers dudit calibre, &
longue quatre fois autant.
Le renfort de metal de ladite chãbre a en groſſeur vn tiers dudit
calibre, aux tourillons elle a d’eſpoiſſeur la cinquiéme, &
en la culatte ſeulement la ſixié-
me partie dudit calibre.
Donceſtant de calibre de 120. lb. ſi on la veut charger des ſuſdites
matieres, il n’y faudra mertre de poudre que 29.
lb. qui les pouſſeroit auant iuſques à 200.
pas en pointe droicte. Et ſi on y veut mettre le boulet (qui doit eſtre ſeul) ily faudra met-
tre quarante lb.
de poudre, qui en tout ſon mouuement, tant violent que pur, s’auancera
iuſques à 1500.
pas. Et combien que nouuellement on ait fait de ces pieces tant de bronze
que de fer, ſi ne ſont elles (à cauſe de leur lourde peſanteur, qui en fait le maniement bien
difficile) appliquées aux faits de guerre, ſi on n’eſt contraint par gtande neceſſité, comme
quand, ainſi qu’auons dit cy deſſus, on voudroit defendre l’entrée d’vne breſche, ou bien
l’ennemy eſtant deſia entré en vne place, ou le rencontrant ſur vn pont, ou en vne ruë
eſtroitte, qui ſeroit pour le repouſſer, l’ayant chargée des ſuſdites matieres, auec grande
deſtruction &
perte.
L’autre piece qui eſt comme montée ſur vne eſchelle, eſt bien auſsi de fonte de fer, &
des anciennes, mais non pas ſi mal accommodée qu’on ne s’en puiſſe fort bien ſeruir en
quelque neceſsité.
Et n’ayant trouué perſonne qui luy ait donné nom: Ie la nommerois
quãd elle me ſeroit preſentée eſchelle à mirer, &
ce pour deux raiſons. La premiere, qu’el-
le eſt, commeauons dit, montée ſur vne eſchelle.
La ſeconde, pource que pour l’apoſter il
faut prendre la mire en l’éleuant ou abaiſſant ſur le clou de fer ſur lequel, comme ſur vn
eſchelon, ellerepoſe.
Et me ſemble qu’elle ne peut eſtre ſi antique, en ayant veu vne ail-
leurs, &
crois qu’on en trouueroit encor vne en DunKerque. La ſigure monſtre tant la
forme que l’vſage d’icelle.
CHAP. V.
Du commencement & forme des pieces de Bronze.
LA premiere de ces pieces eſt auſsi vn pierrier de fonte de bronze, en toutes ſes
parties fait à la maniere &
proportion de celle dontau Chapitre precedent auons
fait mention, excepté ſeulement qu’elle eſt de deux pieces, &
ſa chambre par le
moyen d’vne vis, notée B.
y eſt adjointe. Le tuyau iuſques à la chambre eſt de dix cali-
bres, auec vne groſſeur conuenable, &
a ladite longueur, & a la neceſsité d’vn pierrier,
mais peu pratiquée.
Comme de fait ie n’en ay veu qu’vne en l’Arſenac de Liſbone, où ils
la nomment, à cauſe de ſon tuyau ouuert des deux coſtez, parafuſo.
Et voit-on bien que
le maniement, pour luy oſter &
rejoindre la chambre (qui auſsi doit eſtre chargée

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